Maintenant, taisez-vous !
Je vais vous bâillonner, effroyables esprits !
Fantômes du présent et démons du passé
Qui confondiez mon souffle au linceul de vos lits,
Obscènes osselets, vous allez la fermer !
Dégagez, je vous chasse !
Je sens votre amertume aux saillies de mon corps.
Mais la vague s’épuise et vous faiblissez, sales
Charognes qui m’usiez, sans répit, sans remord,
Sans jamais vous lasser. Vous voilà donc bien pâles !
J’ajoute : A mort ! Crevez !
Intimes étrangers, votre clameur devient
Le râle d’agonie qui bave par ma bouche,
Le crachat que pour mieux savourer je retiens
Au tombeau qui sera votre dernière couche.
De vous, c’en est fini !
Vous me masquiez la vie, je vous ai démasqués.
Je vous vomis, je vous renie, je vous maudis.
Vous me voyez comblée de me débarrasser
De la cadavrerie de vos pantins pourris.
Dès lors, c’est moi qui parle !
Alors c’est comme un chant montant de la cellule,
Une voix solitaire éclairant sa nuit, comme
Une aube pacifiée aux yeux de libellule,
Un livre ouvert. Car je suis reine en mon royaume.
Et tout peut commencer.
Ce poème a été mis en scène par Alexis Djakeli dans le spectacle Boomerang.
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