mardi 7 août 2007

Fiche pièce :
Boomerang

Création d'Alexis Djakeli, textes de Dominique Grégoire
Coproduction de la compagnie Presto Andante et de la MJC de La Baule
  • Genre : comédie
  • Structure : ce spectacle est construit sur un canevas à partir duquel les comédiens improvisent. Seuls quelques tirades et trois poèmes (voir lien) ont été écrits par l'auteur.
  • Durée approximative : 50 minutes
  • Âge conseillé (enfant/adolescent/adulte) : adolescent/adulte
  • Nombre de comédiens : 13 à la création (le nombre peut être variable)
Résumé : Il était une fois l’humanité...

C’est son histoire que ce Boomerang retrace, en toute simplicité.
Au départ tout va bien. Adam et Eve gambadent gaiement au jardin d’Eden, innocents et purs, dans leur cocon protecteur. Mais ça se gâte vite. Ils goûtent au fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et tombent dans le péché. Aucun humain n’en ressortira plus. Le crime commence logiquement dès la deuxième génération, lorsque Caïn tue son frère Abel. Et c’est parti...
Ça continue jusqu’à aujourd’hui, sans prendre le chemin d’un changement quelconque pour l’avenir, semblerait-il.
L’histoire humaine est-elle autre chose qu’une succession effrénée de conflits, de haines, de meurtres, de rapports de domination ? Quel étrange acharnement à détruire et à se détruire, quelle appétence à souffrir et à faire souffrir… Quel cirque !
Et quel espoir dans la noirceur de ce chaos généralisé ?
Il est pourtant des êtres qui se lèvent et clament à qui veut bien les entendre que la beauté existe, qu’il faut croire en un idéal, que l’art a sa place dans le monde des humains, qu’il est vital comme l’eau et le pain. Mais quand ceux-là viennent clamer sur les charniers que “la poésie passe avant toute chose”, on a du mal à les prendre au sérieux. Dieu le premier en perd son latin, et désespère de cette incorrigible créature qu’il a pourtant créée.
Pendant ce temps, le troupeau continue son petit jeu de massacre. Le mal s’accumule au fil des générations. Il envahit le monde et fait exploser les confessionnaux. Personne n’est à l’abri.
Car l’Homme est aussi doué pour corrompre et pervertir que pour tuer. Ce n’est pas peu dire. Il salit l’art, dont il fait un vil commerce et un moyen de satisfaire l’ego comme le porte-feuille. Il avilit les mots, qui deviennent les instruments de la manipulation et de la domination. Il trahit les idéaux politiques, qui se transforment en petits calculs intéressés. La soif de pouvoir — petit ou grand — n’a pas de limite. Tout se vend, tout s’achète. Il suffit d’y mettre le prix. Et personne ne veut rien voir ! Et chacun se jette allègrement dans la mêlée, offrant lui-même le bâton pour se faire battre ! Et pas un ne comprend ce qui lui arrive quand le ciel lui tombe sur la tête !
Il y a pourtant, parfois, des lueurs dans la nuit. De temps en temps, les hommes vont puiser en eux ce qu’ils ont de meilleur. Alors le désordre s’ordonne, au pas d’une danse, au rythme d’une mélodie, à la cadence d’un vers. Mais ces moments de pause dans la tourmente sont aussi éphémères que la vie d’un papillon. Le bruit des canons recouvre tout. Et ça recommence. Le naturel revient vite au galop.
Trop, c’est trop ! Dieu menace de rendre son tablier.
Alors le ciel déjà sombre s’obscurcit encore. Voilà l’humanité bien perdue, de voir ainsi le ciel aussi dévasté que la terre. En quoi faut-il croire ? Vers quel idéal porter son espoir ? Quel sens peut-on donner à la Vie quand on voit ce que les hommes font de la leur ? Ils sont pourtant bien fragiles, ces hommes, tellement minuscules, qui sans cesse demandent : “Pourquoi m’as-tu abandonné ?”...
Faut-il alors rendre son petit tablier personnel et discrètement tirer sa révérence ?
NON ! répond le Boomerang. Il restera toujours des papillons et des poètes, des moments de grâce et de pureté, des hommes généreux et intègres qui croiront que le monde peut changer. Et puis le théâtre n’aurait plus rien à raconter si tout allait bien, ce ne serait pas drôle !
Face à cet impayable désastre, il reste peut-être aussi l’inestimable parti d’en rire, ou/et de faire autre chose que de suivre le troupeau. Quoi ? À chacun de voir.
Rien n’est jamais acquis, dit le poète. C’est vrai que le boomerang a cette fâcheuse tendance à vous revenir dans la tête. Qu’on lance le mal, qu’on lance le bien, c’est toujours la mort qui finit par vous être retournée. Et alors ? qu’est-ce que ça change ?
Ceci dit, quoi qu’il en soit, ce Boomerang-là n’est pas une tragédie, mais une comédie. C’est déjà ça. Non ?

Le programme - Affiche - Extraits : Crucifié - J'ai dit! - Rire à larmes

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