dimanche 10 février 2008

Stérile, infiniment

L'original date de mars 2007. Il a été intégré au texte de la pièce Et pourtant, les larmes..., créée à Nantes en octobre 2007, dans une version très légèrement différente. C'est cette version que j'ai choisie. J'aime beaucoup ce texte et j'ai envie aujourd'hui de le proposer à la lecture de tous.

Au vampire

Tous ces cous pleins de sang, sans visage et sans corps,
Tous ces morts deux fois morts, tombés aux champs d’oubli,
Dépouilles sans vie qui mortes t’aiment encor,
Ces cadavres exquis n’auront donc rien compris.

Qu’importe le flacon car même sans ivresse
Tu puises dans leur sang les vibrants soubresauts
Au goutte à goutte amer des baisers sans tendresse
Alimentant le feu d’un mortel renouveau.

La route de ta vie au tracé de leurs veines
Suit le chemin sans sel de ces instants sans goût
Semé de ces cous blancs abandonnés sans peine
Laissés là sans linceul comme autant de cailloux.

Et, lassé, solitaire, errant aux nuits sans Lune,
Tu chercheras sans fin le tout prochain cou blanc
Qui remplira ton corps sans combler la lacune
En toi : le cœur absent, stérile infiniment.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

sang commentaire...