Pour vous donner envie, peut-être, de venir voir le spectacle qui regroupe les opus 7, 8 et 9, voici un extrait de Noces de sang. Le texte de Lorca est pour moi d'une beauté sans nom, et je peux vous dire que de jouer ces quelques mots, et de tenter de ne pas en être trop indigne, et d'aller puiser en soi l'émotion qu'ils portent en eux, et cette émotion-là, l'exprimer un peu, un tout petit peu... : c'est quelque chose...
LA MÈRE : C'est ici que je veux demeurer. Bien tranquille : ils sont tous morts. A minuit, désormais, je dormirai, sans rien craindre du fusil ou du couteau. D'autres mères se pencheront aux fenêtres, fouettées par la pluie, pour voir le visage d'un fils. Moi, non. Je ferai de mon sommeil une froide colombe d'ivoire qui portera des camélias de givre au cimetière. Cimetière ? Non : lit de terre, qui les protège et les berce dans le ciel. Des jours terribles vont venir. Je ne veux voir personne. La terre et moi, mes larmes et moi. Et ces quatre murs.
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