Je n’écris pas pour plaire et quitte à tout vous dire
Je n’aime pas non plus la gloire de l’empire
De votre dictionnaire épuré, sans vigueur,
Aux mots aseptisés écœurants de fadeur.
Ne comptez pas sur moi pour prier au cantique
Unanime de la frilosité publique
Quand du bord de la lèvre il faut aller masqué,
La bouche en cul de poule, à coups de mots sucrés.
Je vomis ce sirop édulcoré qui coule
Anesthésiant la gorge avide de la foule,
Elixir juste bon à servir de bâillon,
Endormir les bébés et lubrifier les cons.
A choisir j’aime mieux les cris des barricades,
Ceux de haine et d’amour plutôt que la pommade
Ronronnante et charmante, au roucoulant débit
Susurré, qui toujours vient engluer la vie.
Mais le flacon parfois de l’apparence éclate,
La profondeur affleure au sens qui se dilate,
Qu’il conduise à l’enfer, qu’il mène au firmament,
Le verbe est essentiel quand il est hurlement.
Je préfère à tout prendre une pornographie
Salubre du langage à sa démagogie,
La violence des mots porte leur vérité,
Je ne veux les aimer qu’en allant les cracher.
jeudi 2 août 2007
Je n'écris pas pour plaire
Juillet 2001
Rubriques : poésie
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1 commentaire:
Un grand merci à ses partenaires techniques et esthétiques !
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